BOY A rédemption

Publié le par B.A.L.L.





À 24 ans, Jack a passé presque toute sa jeunesse en prison. Relâché dans un univers d'adulte parfois déroutant, Jack a une nouvelle identité, un nouveau boulot, un nouveau foyer, une nouvelle vie. Mais l'anonymat est à double tranchant, car Jack se voit obligé de cacher aux personnes qu'il apprend à connaître et à aimer, son passé et le crime monstrueux qu'il a commis étant enfant ...

Difficile position que celle de spectateur de Boy A : Crowley ayant réussi à s’éloigner d’un traitement moral de son sujet, il reste à son spectateur à faire le même chemin - car la culpabilité n’est aucunement au centre du film. Ce dernier est avant tout le portrait d’une remarquable intensité d’un individu éloigné du monde, et confronté à celui-ci. Crowley va ainsi construire un réel étrange, tout en ombres omniprésentes, en champs-contrechamps floutés, comme pour figurer l’isolement, la perte de repères de son héros. Andrew Garfield, quant à lui, survole le film, laissant loin derrière le reste de la distribution (particulièrement Peter Mullan, assez attendu tout au long du métrage), et compose un Jack indécis, naïf et rongé par sa part d’ombre tout à fait digne d’éloges.

Boy A peut-il être qualifié de film misérabiliste ? Ce pourrait être le cas. On aurait peut-être préféré, en effet, que Jack ne secoure pas une petite fille accidentée, faisant de lui un héros positif. Si cette scène tend légèrement à influencer le jugement, on retiendra cependant la construction montée du récit, passablement fine, qui permet de faire la connaissance conjointe de Jack et de "Boy A". On retiendra également, et surtout, le personnage de Jack, remarquablement écrit et interprété, par un Andrew Garfield qui justifie à lui seul de découvrir ce film.

 

Publié dans Cinéma

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